Dans cette newsletter, on s’interroge sur ce que signifie « habiter le pouvoir » quand on ne rentre pas tout à fait dans la case prévue. Comment élargir les modèles et inventer d’autres manières d’exercer le leadership, plus en accord avec soi-même, avec sa mission et avec les besoins de ses équipes ?
“Si tu essaies toujours d'être normale, tu ne sauras jamais à quel point tu peux être extraordinaire.”
Maya Angelou
Depuis des décennies, la question du pouvoir en entreprise reste largement définie par des normes construites dans un cadre masculin et viriliste. Le pouvoir s’est longtemps associé à des comportements spécifiques : assurance affichée, prise de parole forte, capacité à imposer des décisions. Ce modèle, bien ancré, continue d’influencer ce que l’on attend — consciemment ou non — de celles et ceux qui occupent des positions de leadership.
Face à ce cadre, nombre de femmes (et d’hommes) ont dû composer : adopter ces codes dominants pour être reconnues, se sentir légitimes ou simplement exister dans les espaces de pouvoir. Ce contorsionnisme, parfois nécessaire pour avancer, a aussi des effets délétères : fatigue, tensions intérieures, difficulté à incarner un pouvoir qui nous ressemble vraiment et qui est aligné avec nos valeurs.
Aujourd’hui, une autre voie émerge. L’enjeu n’est plus seulement d’entrer dans la case, mais de questionner la case elle-même : ses contours, ses limites, et surtout, son utilité. Plutôt que de chercher à reproduire des schémas existants, il s’agit d’ouvrir le champ des possibles : multiplier les façons d’exercer le pouvoir, permettre à chacun·e d’habiter son rôle selon ses propres valeurs et ses propres forces.
C’est pour mettre la lumière sur cette diversité, et sur tout ce qu’elle apporte au collectif — pas seulement à celles et ceux qui sont à la tête des organisations, mais aussi et surtout aux équipes qui les font vivre — que Le Pouvoir au Féminin tend le micro. Cette année, au-delà des épisodes du podcast, nous avons ouvert de nouveaux espaces de dialogue : des tables rondes.
Pourquoi ce format ? Parce qu’il permet de croiser les points de vue, de nourrir les réflexions, d’accueillir les tensions et les paradoxes. Là où une voix seule raconte un vécu, plusieurs voix ensemble permettent de questionner ce vécu, de l’enrichir, de le remettre en perspective.
🎙️ Dans la première table ronde, nous avons parlé légitimité.
Pas celle qu’on vous accorde gentiment, mais celle qu’on doit construire, assumer, sans avoir à la demander. Celle qui vient quand on cesse de suradapter son comportement pour, enfin, commencer à transformer les règles du jeu.
🎙️ Dans la deuxième, nous avons interrogé les codes du pouvoir.
Ceux qu’on respecte par nécessité. Ceux qu’on contourne pour avancer. Ceux qu’on subvertit au quotidien à travers nos pratiques. Et cette tension permanente : comment faire bouger les lignes sans se faire éjecter ?
🎙️ Dans la dernière, nous avons abordé mixité et responsabilité.
Des hommes qui prennent leur place… ou pas. Des alliés sincères, des bonnes volontés qui parfois masquent l’inaction. Et ce point central : sans transformation des récits, des pratiques et des structures, la mixité reste une façade.
Ce cycle, je l’ai imaginé avec Comète comme un espace de nuances. Pas pour donner des leçons, mais pour faire résonner des expériences qui, trop souvent, restent isolées. Un grand merci à Morning pour son accueil et à tous les invité·es qui ont enrichi les débats de leurs expériences.
Avec cette série de tables rondes, nous avons posé les bases d’un dialogue stimulant et constructif. Et ce n’était que le début ! La saison 3 se prépare, donc si vous avez des idées de sujets à explorer ou souhaitez accueillir une table ronde au sein de votre organisation, parlons-en.
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Bonnes vacances à celles qui en prennent et à très vite !
Depuis la dernière newsletters, deux nouveaux épisodes sont en ligne :
Anaig Nouvel, DG d’Immodvisor – « Plus on a de pouvoir, plus on fait d’erreurs »
Anaig Nouvel, directrice générale d’Immodvisor, n’avait jamais envisagé devenir DG : c’est son président qui l’a vue là où elle ne se voyait pas encore. Depuis trois ans, elle pilote une PME de 35 personnes dans un contexte de crise et de transformation.
🎧 Un épisode honnête, sans vernis, sur ce que cela signifie, au quotidien, d’incarner une nouvelle manière de diriger. Anaig nous raconte comment elle a fait émerger une culture plus collaborative sans consultants ni mode d’emploi, pourquoi les petites structures peuvent être de vrais laboratoires pour innover, et comment elle s’entoure pour garder du recul et continuer à apprendre.
Table Ronde | Au cœur des instances dirigeantes : comment la mixité bouscule les normes. Pour clôturer le cycle de tables rondes de l’année, enregistré en public chez Morning avec notre partenaire Comète, cet épisode interroge ce que la mixité fait — concrètement — aux instances de direction.
🎧 Un épisode traversé par des convictions, des doutes, des récits très concrets et des nuances bienvenues. Avec Aude Du Colombier (cofondatrice de Teddy Bear, administratrice indépendante), Sébastien Garcin (président de Wiser, cofondateur du collectif Men at Work) et Joachim Beauvillain (directeur du pôle Talents chez EDF), on parle des lois Copé-Zimmermann et Rixain, de leur impact réel et de leurs limites, de l’évolution des postures managériales, du rôle des hommes et des résistances au changement.
Si vous préférez la lecture, tous les épisodes deviennent des articles
Avant de revenir en force à la rentrée, Le Pouvoir au Féminin poursuit sur cette belle lancée chorale avec des épisodes croisés : des rencontres avec d’autres voix engagées, pour continuer à élargir le débat et multiplier les regards sur le pouvoir et l’égalité.
🌟 D’abord avec Cash Confidence, où je partage un épisode avec Clara Moley, ancienne trader devenue avocate de l’égalité au travail. Entre son podcast Les Règles du Jeu, ses livres et ses masterclass, Clara propose des leviers concrets pour permettre aux femmes de lever les freins intérieurs et extérieurs qui freinent leur pouvoir d’agir.
🌟Ensuite avec TechLipstick, podcast grâce auquel j’ai eu le plaisir d’échanger avec Farah Chabchoub autour d’un sujet clé : la place des femmes dans la tech. Ensemble, nous avons exploré les défis spécifiques de ce secteur, les leviers pour accompagner et encourager les futures générations de femmes à prendre leur place dans les métiers de la tech et des produits, et les pistes pour repenser les modèles de leadership qui y dominent encore.
🌟 Et enfin, un épisode croisé avec Marine Soichot du podcast Chroniques du Sexisme Ordinaire, à l’occasion du lancement de son Guide de déconstruction du sexisme au travail. Avec Marine, on réfléchit aux meilleurs leviers pour concilier cadre de travail inclusif et performance, notamment en sortant d’un entre-soi confortable pour aborder les questions qui fâchent (et y trouver des solutions durables)
J’espère que ces échanges croisés vous plairont et qu’ils élargiront vos horizons des possibles cet été.
Pour continuer de briser les codes et avancer vers plus d’égalité (tout en profitant des joies de l’été), voici 3 recommandations qui feront bon ménage avec le son des grillons ou l’écho des vagues.
Paye ton mansplaining : « Patientez quelques instants, un homme va tout vous expliquer » : c’est le slogan de ce compte Instagram qui compile, avec humour et ironie, des exemples de mansplaining du quotidien (souvent au travail) où des hommes expliquent à des femmes ce qu’elles savent déjà, avec un aplomb parfois confondant. Derrière ces anecdotes drôles (et parfois consternantes), c’est toute une mécanique du sexisme ordinaire qui se dévoile.
Regard Noir d’Aïssa Maïga. Dans ce documentaire sensible et engagé, l’actrice interroge la place des femmes noires dans la société et dans le cinéma. À travers un voyage entre la France, le Brésil et les États-Unis, elle donne la parole à celles qu’on entend trop peu et explore les entraves communes à leur émancipation.
Ils abusent grave de Erell Hannah (Auteur), Fred Cham (Illustrations). Cette bande dessinée drôle et bien sentie décry pte avec pédagogie les grands concepts du féminisme et des sciences sociales : patriarcat, charge mentale, plafond de verre… Sous ses airs légers, le livre met des mots (et des images) sur ce que beaucoup vivent sans toujours parvenir à l’exprimer. Un format parfait pour se cultiver sans prise de tête, entre deux plongeons.
Pour retrouver toutes les informations sur le podcast et les activités autour, c’est ici:
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